Le dimanche 19 décembre au soir s’est déclenchée en mer une balise EPIRB (Emergency Position Indicating Radio Beacon ou Radiobalise de détresse). C’est une balise GPS qui indique une position à 8,4 miles nautiques à l’Est de l’île de Tintamarre.
Le CROSS-AG (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage – Antilles-Guyane, basé en Martinique) lance d’abord un Mayday Relay sur le canal 16 à 19h20, demandant aux navires en transit entre Saint-Martin et Saint-Barthélemy de se dérouter vers la position. Il n’y a pas grand monde en mer, vu les conditions météo, et un seul skipper, sur un catamaran, répond qu’il veut bien se dérouter pour faire cap sur la position annoncée. Il est loin et son heure estimée d’arrivée est de plus d’une heure et demie. Le CROSS lui demande de se diriger quand même vers la zone. Puis le CROSS prend contact avec la station SNSM de Saint-Martin à 19h58 pour venir en renfort.
Une équipe, constituée de 7 équipiers-sauveteurs bénévoles, prépare la vedette SNS 129 et quitte la Marina Fort Louis à 20h42 à la recherche de cette balise.
Il n’y a pas d’information supplémentaire ; le CROSS sait seulement que c’est une balise américaine mais n’a pas d’infos sur le nom du bateau, ni à qui elle appartient. Elle n’a émis qu’une seule fois sa position (à 19h12) et plus rien depuis.
La mer est mauvaise; il y a 2m50 voir 3m50 de creux, et beaucoup de vent (de 21 à 29 nœuds). Heureusement il y a la pleine lune qui, malgré de nombreux nuages et quelques grains pluvieux, aide à éclairer le plan d’eau et rend la visibilité assez bonne.
La SNS 129 procède lentement vers la position donnée, la proue face au vent et aux vagues, et arrive sur zone à 22h33, juste avant le catamaran qui s’était dérouté. Il n’y absolument rien à signaler sur zone : pas de signe de vie, pas de radeau, pas de gens dans l’eau, pas de lumière, pas de débris, pas de balise qui flotte. Vraiment rien à signaler.
Les équipiers de la vedette SNS 129 scrutent avec leurs jumelles thermiques ; et la Gonio est allumée pour détecter un signal éventuel d’une balise ; mais après avoir tourné pendant 20 minutes sans avoir d’autres indices, la SNS 129 et le catamaran reçoivent du CROSS liberté de manœuvre et peuvent rentrer à leur port respectif, Marigot pour la SNS 129 et Gustavia pour le catamaran.
A 00h20, la SNS 129 est de retour à son poste à quai de la Marina Fort-Louis, avec des équipiers bredouilles de cette vaine recherche d’une balise fantôme.
La station SNSM de Saint-Martin rappelle à tous les usagers de la mer que, si jamais votre balise se déclenche accidentellement, il est possible de l’éteindre. Mais il faut aussitôt prendre contact avec le CROSS pour avertir qu’il s’agit d’un déclenchement accidentel et qu’il n’y a pas de détresse urgente.
La SNSM insiste sur l’appel au CROSS même si les plaisanciers ont pensé avoir arrêté immédiatement la balise quand elle s’est déclenchée et qu’elle n’a pas eu le temps d’émettre sa position.
Il vaut mieux prévenir pour rien, plutôt que de l’éteindre sans rien dire…. car ceci peut faire engager des moyens de secours tels que ceux de la SNSM ou d’autres marins bienveillants, qui cherchent pendant des heures en vain. La SNSM remercie le skipper du catamaran d’avoir bien voulu participer à cette recherche en pleine mer, loin des côtes, malgré les mauvaises conditions météo.
No comments