Dimanche dernier, aux alentours de 20 heures, le CROSSAG (Centre de Recherche et des Opérations de Secours et de Sauvetage des Antilles-Guyane) signale une urgence en mer. Une équipe de la SNSM est rapidement réunie et quatre équipiers se retrouvent à la station pour prendre leur matériel avant d’embarquer sur le semi-rigide “Rescue Star”.
Un témoin et sa compagne auraient appelés la police d’Anguilla à 18h43 pour signaler pas moins de quatre tirs de fusée de détresse rouge en mer, observés depuis leur position sur la plage à Cove Bay.
Ils expliquent avoir vu des feux de navigation, une blanche “en tête de mat” et une verte, quand soudainement ils voient une, puis trois autres fusées de détresse, et les feux de navigation s’éteignent brusquement.
Ils pensent qu’il s’agit d’un voilier qui fait route depuis Saint-Martin peut-être vers les îles Vierges. Le témoin s’exclame: “That is a boat going down!” et il dessine immédiatement une flèche dans le sable dans la direction de son observation depuis sa position sur la plage.
Il appelle immédiatement la police à Anguilla, qui envoie une patrouille terrestre car elle n’a pas de navires disponibles. Ce n’est que plus d’une heure plus tard, à 20h00, que la police alerte le CROSSAG qui mandate alors plusieurs moyens pour aller investiguer sur zone.
En plus de notre équipe de la Rescue Star; il y a aussi le Sea Rescue du côté hollandais ainsi qu’un moyen privé, le “tender” d’un megayacht ancré devant la Baie de Marigot, qui participent à la recherche.
En communiquant au CROSS les conditions météorologiques, le courant, le vent, les vagues etc., ils évaluent la zone de dérive possible et chaque équipe a sa zone de recherche.
On fait tous des va-et-vient et on balaie à 100 % toutes les zones. Sur la Rescue Star, nous sommes équipés de jumelles thermiques et il fait beau, bonne visibilité (il y a la lune, pas de vent, peu de vagues) et pourtant on ne trouve rien.
L’hélicoptère de la Guadeloupe nous rejoint sur zone vers 23h00. Il survole plusieurs fois toutes nos zones et au-delà, mais ne trouve rien non plus…
Personne à l’eau, aucun signe d’huile, de débris, rien qui flotte, rien d’extraordinaire. On parle directement (par téléphone) aux témoins à plusieurs reprises. Ils sont restés sur la plage et essayent de nous aider en nous dirigeant vers la direction où ils ont vu ce “voilier” couler.
Un Falcon survole la zone
Au bout de plusieurs heures de recherches infructueuses et avec nos réserves de carburant qui commencent à descendre, le CROSS donne “liberté de manœuvre” à tous les moyens nautiques déployés afin qu’ils puissent rentrer vers leurs ports respectifs.
La Rescue Star revient à quai à 01h15 du matin et nos équipiers rentrent chez eux, fatigués et inquiets, car parfois ne rien trouver est pire puisqu’on ne sait pas si quelqu’un n’est pas toujours là, dans l’eau, en train d’attendre les secours désespérément.
Au petit matin un avion de recherche Falcon 250 survole la zone, très étendue, à plusieurs reprises, mais il ne trouve aucun signe de détresse. Rien à signaler.
Les recherches sont terminées mais ça reste un mystère. Nous demandons donc à toute personne ayant des informations supplémentaires concernant cette disparition, de contacter le CROSSAG au 196 (depuis le coté français) ou le 0696 70 92 92 ou la SNSM de Saint Martin au 06 90 76 75 00.”
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