Il est juste après minuit le dimanche 31 janvier, quand les sauveteurs bénévoles de la station de sauvetage en mer de Saint-Martin, rentrés de leur première intervention deux heures et demie plus tôt (bateaux chavirés à Sandy-Ground), sont rappelés par le CROSS-AG pour une deuxième intervention.
Cette fois-ci, il s’agit d’un catamaran ayant une voie d’eau via le presse-étoupe dans son flotteur bâbord ; le propriétaire a lui même alerté le CROSS-AG, qui engage la SNSM de Saint- Martin pour venir au secours avec une motopompe pour vider le bateau.
Quatre équipiers se retrouvent donc pour une deuxième fois en quelques heures à la station pour prendre leur matériel et embarquer sur la Rescue Star avec la motopompe mobile de la SNS 129. Celle-ci a une plus grosse capacité de pompage car elle a aussi une pompe fixe en plus de la pompe mobile ; mais avec une houle de 2m50, il aurait été trop dangereux de se mettre à couple du voilier en difficulté avec la SNS 129 ; le semi-rigide Rescue Star est donc l’option choisie par l’équipage. Appareillage à 00h45 et arrivée sur zone, près du port de Galisbay, 5 minutes plus tard.
Le voilier est un catamaran de 62 pieds ; la coque bâbord est bien en dessous de la ligne de flottaison ; le bateau penche d’un côté et est secoué par la houle constamment. Le propriétaire, marin aguerri, a mis une vingtaine de pare-battages du côté bâbord pour aider la coque à rester à flot. Avec 50 cm d’eau dans toute la coque bâbord, il y a urgence. La Rescue Star se met à couple, tant bien que mal avec cette grosse houle, et transfère deux équipiers à bord du catamaran avec la motopompe et les tuyaux.
Le propriétaire, seul à bord, raconte qu’il s’est couché tôt, vers 20h, et que tout allait bien, puis il a été réveillé juste avant minuit par son alarme de charge des batteries, alertant qu’elles étaient trop faibles.
En sortant du lit pour aller voir, il s’est retrouvé les pieds dans l’eau. Son parc de batteries de service se trouvant à bâbord, et sous l’eau, il n’a donc plus de lumières, ni de VHF, ni de pompes de cales pour assécher, ni de guideau électrique pour soulever son mouillage ; la seule solution pour lui était d’appeler à l’aide en téléphonant au 196, le numéro d’urgence du CROSS-AG.
Impossible pour la Rescue Star de rester plus longtemps à couple, au risque d’arracher ses taquets, elle largue donc ses amarres et reste à proximité du catamaran, prête à intervenir en cas de naufrage soudain.
Heureusement, les 2 équipiers transférés à bord mettent rapidement en place la motopompe et commencent alors de 2 bonnes heures de pompage. Petit à petit, le catamaran est asséché ; les équipiers et le propriétaire du bateau font une réparation de fortune pour ralentir la voie d’eau via le presse-étoupe, estimant que cela ne remplirait qu’un seau par heure environ. Le propriétaire restera à bord, en veille le reste de la nuit, afin de surveiller et de vider le seau toutes les heures.
À 2h40, la Rescue Star se remet de nouveau à couple pour récupérer ses 2 équipiers et leur matériel. Le propriétaire, très reconnaissant, remercie infiniment les sauveteurs bénévoles de la SNSM de Saint-Martin d’avoir sauvé son bateau et il fera le nécessaire le lendemain pour les réparations, quitte à sortir son bateau de l’eau, si besoin.
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