SOCIÉTÉ : Ayo Tometi, co-fondatrice de Black Lives Matter, en visite à Saint-Martin

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Invitée plusieurs jours en Guadeloupe par le docteur Pierre Sainte-Luce, Ayo Tometi a ensuite fait le déplacement à Saint Martin. Son passage fut bref mais la rencontre forte.

Militante nigériano-américaine et écrivaine, Ayo Tometi a co-fondé avec Patrisse Cullors et Alicia Garza le mouvement Black Lives Matter (BLM) en 2013 suite à l’acquittement de George Zimmerman, homme latino-américain chargé de la surveillance d’une résidence fermée qui a tué Trayvon Martin, jeune afro-américain de 17 ans. En protestation à ce verdict, au racisme systématique envers les personnes de couleur et aux violences policières liées à ce fléau, les trois femmes ont uni leurs forces pour dénoncer ces injustices. Le mouvement Black Lives Matter a pris l’ampleur qu’on lui connait en 2020 après le meurtre de George Floyd, afro-américain tué par un policier à Minneapolis. Lors de sa rencontre avec la presse locale saint-martinoise à l’aéroport de Grand-Case, Ayo Tometi a retracé l’historique du mouvement et le contexte de pandémie qui a participé à mettre en lumière la cause qu’elle défendait. La portée de BLM s’est élargie dans un premier temps aux États-Unis, la population étant plus alerte et attentive à l’actualité. Les gens se sont mobilisés très vite et le mouvement Black Lives Matter a dépassé les frontières américaines, à juste titre. Ayo Tometi a pour volonté de faire de Black Lives Matter la cause de toutes et tous. Approchée par Pierre Sainte-Luce, docteur en médecine, sociologue et auteur de l’ouvrage « Colored », Ayo Tometi a accepté l’invitation de participer à un colloque débat organisé en Guadeloupe sur le thème « Tout monde, Nouveau Monde », dans la lignée de ce qu’elle prône depuis une dizaine d’années, à savoir le vivre ensemble et le respect de chacun, quelle que soit la couleur de peau. Ayo Tometi a également visité le site de la future clinique Pewen pour ensuite s’imprégner de la vie guadeloupéenne. Après cette expérience sur l’île voisine, un passage à Saint Martin s’est imposé de lui-même. Si la présence d’Ayo Tometi sur le territoire fut brève, l’activiste a exprimé sa volonté de revenir très prochainement afin d’approfondir son ressenti de la culture saint-martinoise, son histoire et des conditions de vie des personnes de couleur. Elle y note des similitudes entre les États-Unis et les îles caribéennes. Et même si de nombreuses différences ressortent, que ce soit dans le mode d’expression, des inégalités ou dans l’implication plus notable des sociétés civiles américaines, la ligne directionnelle de la militante ne change pas : rassembler les gens autour d’une même cause, celle de la justice et des même droits pour tous. _Vx

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