«J’étais sa proie. Il était comme un chat avec une souris», parvient-elle à dire d’elle-même. Un jour il l’a tellement rouée de coups qu’elle a fini par déposer plainte à la gendarmerie. Le soir même, elle y retourne et retire sa plainte : «Il m’a suppliée de l’enlever pour ne pas perdre son travail ».
La plainte retirée, la relation ne s’améliore pas. Quelques mois plus tard, elle est percutée par un second électrochoc. «Cela a été la goutte d’eau de trop».
Elle est allée voir dans un premier temps l’association d’aide aux victimes Trait d’Union puis est retournée à la gendarmerie. «J’ai eu besoin de temps. J’avais besoin de me reposer. Quand je l’ai quitté, j’étais dans la brume», explique-t-elle.
Si elle est allée déposer plainte, c’est pour que « [elle soit] reconnue en tant que victime ». «Pour que mon statut de victime soit reconnu», insiste-t-elle. «Je témoigne pour donner de la force aux autres femmes victimes, pour que ces femmes dénoncent leur calvaire et soient crues», souligne-t-elle. Elle a trop entendu les gens autour d’elle gloser : «Mais si c’est vraiment vrai, pourquoi ne l’a-t-elle pas quitté plus tôt ? » Parce que ce n’est pas si simple, «on n’est plus dans la réalité, on aime son compagnon qui se transforme en bourreau, on culpabilis » veut-elle leur répondre.
«Aujourd’hui je n’ai plus peur de lui. N’ayez plus peur. Dénoncez vos bourreaux ! la honte doit changer de camp !», lâche-t-elle, fière d’elle et de son parcours accompli depuis sa plainte.
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