La ministre des Outre-mer Annick Girardin a confirmé samedi la volonté du gouvernement de mettre en place “une expérimentation” pour alléger la quatorzaine actuellement obligatoire pour tous les arrivants en Outre-mer, afin de favoriser le tourisme.
À ce stade, le protocole n’est “pas encore validé par le conseil scientifique” et il manque pour l’instant “une base juridique“, a-t-elle reconnu. “Nous allons mettre en place très rapidement les conditions d’une expérimentation” sur les territoires volontaires, avec “un protocole qui va impliquer” un test Covid dans les 48 heures précédant l’embarquement, puis “réalisation d’une septaine à l’arrivée sur le territoire“, a-t-elle précisé.
Décret nécessaire
Un nouveau test PCR réalisé alors “permettra, si la personne est négative, d’adapter les mesures de la deuxième septaine, avec des restrictions moindres, et des déplacements avec quelques interdits“, a détaillé la ministre, interrogée par la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale.
Mais ce dispositif, “souhaité par de nombreux élus et acteurs socio-économiques“, “n’est pas encore validé par le conseil scientifique“, qui assiste le gouvernement dans la crise sanitaire, a souligné Mme Girardin. De plus, il faut qu’un décret puisse imposer l’obligation d’un test préalable à l’embarquement, “une base juridique que nous n’avons pas aujourd’hui“.
La quatorzaine, “un drame”
Le Premier ministre avait évoqué cette expérimentation jeudi lors de la présentation de la deuxième phase du déconfinement. La ministre a aussi reconnu que la quatorzaine était “un drame” pour le secteur touristique ultramarin. “Oui, ce drame je l’entends“, car “si on reste sur la quatorzaine, nous n’aurons pas de touristes cet été” en Outre-mer, a-t-elle insisté.
Rassurer les populations
“J’accompagnerai cette dynamique, mais le premier frein aujourd’hui n’est pas” du côté du gouvernement, “il est davantage dans les territoires“, a-t-elle ajouté. Selon Mme Girardin, “il faut qu’on travaille sur la confiance des populations“, leur “donner confiance sur les capacités sanitaires locales à gérer” le virus, pour “sauver les meubles“, en matière touristique, avec notamment le tourisme affinitaire (auprès de connaissances ou de proches), a-t-elle insisté.
Une partie de la population d’Outre-mer s’inquiète de l’arrivée potentielle de touristes cet été dans des territoires parfois fragiles sur le plan sanitaire.
Enfin, interrogée à plusieurs reprises sur un rapport commandé par Bercy préconisant la suppression de l’octroi de mer, une taxe locale sur les importations, spécifique aux Outre-mer et principale ressource financière des communes, la ministre a rassuré: “ce n’est pas le moment d’ouvrir ce chantier, ce n’est certainement pas une urgence pour moi cette année“.
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