Un automobiliste âgé de 24 ans a été condamné à six mois de prison sans mandat de dépôt jeudi dernier par le tribunal de proximité de Saint-Martin. Le prévenu était jugé pour un grave accident de la circulation commis en excès de vitesse et sous l’emprise de l’alcool qui aurait pu tourner au drame.
« Je ne me rappelle de rien, j’ai eu un trou noir, je regrette d’avoir pris le volant, je m’excuse auprès des victimes », les juges ont l’habitude d’entendre les mea-culpa des responsables d’accident de la route…
C’était le cas encore le jeudi 10 octobre dernier. R.M., né le 4 juin 2000 à Saint-Martin, comparaissait devant le tribunal de proximité de Saint-Martin pour blessures involontaires, alors qu’il conduisait avec une alcoolémie de 1,79 g, à une vitesse excessive eu égard aux circonstances commis le 24 septembre 2023 à Quartier d’Orléans. Ce soir-là, aux environs de 20 heures, R.M. contacte par téléphone C.L., l’une de ses meilleures amies sur l’île pour l’accompagner au McDo, côté hollandais. Cette dernière accepte et attend près de la BO l’arrivée de R.M., de retour d’une sortie en mer à priori bien arrosée. R.M. arrive et fait monter sa copine dans son Pick-Up. Cette dernière ne tarde pas à s’apercevoir que son ami n’est pas dans son état normal. Il multiplie les embardées tout au long du trajet et roule de plus en plus vite. Sa passagère prend peur et lui demande de ralentir. Elle souhaite prendre le volant. R.M. fait la sourde oreille et continue de prendre des risques inconsidérés. Il roule à près de 120km/h dixit C.L. Et ce qui devait arriver, arriva. Après avoir doublé un véhicule à pleine vitesse, le conducteur du Pick-Up ne peut éviter une autre voiture qui s’apprêter à s’engager sur la route de Belle Plaine. Le choc est inévitable. Après avoir heurté le véhicule où se trouvait à l’intérieur une mère et sa fille qui ont été blessées légèrement, R.M. finit sa course contre un mur d’une supérette chinoise. Le choc est une extrême violence. La passagère est grièvement blessée. Elle souffre d’une fracture ouverte du pancréas et d’une fracture de la main droite. C.L. est prise en charge rapidement par les équipes de secours. Elle est transportée de toute urgence au centre hospitalier Louis-Constant Fleming avant d’être transférée au CHU de Pointe-à-Pitre. « J’ai cru mourir ce soir-là », j’ai vu la mort en face de moi », a-t-elle dit à la vice-présidente du tribunal, Fayrouse Ib Nouachim, lors de son témoignage. « Je venais de débuter ma carrière professionnelle en tant qu’institutrice. Tout s’est arrêté du jour au lendemain. J’ai été licenciée. Je ne pouvais plus écrire. Tout ça à cause d’un accident qui aurait pu être évité. Au final, j’ai perdu un an de ma vie ».
Appelé à la barre, R.M. a présenté ses excuses à ses victimes. « Cet accident m’a totalement bouleversé », a-t-il déclaré à la vice-présidente du tribunal et à la vice-procureur, Marie-Lucie Godard. « C’est un vrai traumatisme pour moi. J’ai fait beaucoup de mal à plusieurs personnes. Encore une fois, je leur adresse mes excuses les plus sincères ».
Lors de son réquisitoire, la vice-procureure a demandé une peine d’un an de prison sans mandat de dépôt, une amende de 300 euros pour vitesse excessive, une autre amende de 500 euros et 6 mois de suspension de permis rétroactif.
Après en avoir délibéré, le tribunal a reconnu R.M. coupable de l’ensemble des faits qui lui sont reprochés. Il a été condamné finalement à 6 mois de prison sans mandat de dépôt (R.M. est ressorti libre du tribunal et espère pouvoir bénéficier d’une éventuelle mesure d’aménagement de peine, ndlr), 300 euros d’amende et 6 mois de suspension de permis rétroactif.
Un renvoi sur intérêts civils a été accordé aux victimes pour leur permettre de compléter leur dossier en vue du calcul des indemnisations. La prochaine audience est prévue le 7 janvier 2025. _AF
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