Devant le tribunal de proximité de Saint-Martin, jeudi dernier, une femme de 61 ans, ancienne assistante familiale, a comparu pour violences sur mineurs. Trois enfants placés chez elle ont décrit des actes de maltraitance physiques et psychologiques, entraînant une procédure judiciaire.
« Elle m’a boxée au nez », « Elle m’a frappé la tête contre la table », « Elle a jeté mon frère dans la piscine alors qu’il ne sait pas nager ».
Voici les récits glaçants de trois enfants, âgés de 6 à 12 ans au moment des faits, confiés à leur nouvelle famille d’accueil après avoir quitté le domicile de l’accusée en octobre 2023.
Ces accusations graves ont été immédiatement relayées aux services sociaux et à l’association Trait d’Union/France Victimes 978, administratrice ad hoc des trois mineurs. Auditionnés, les enfants ont décrit un véritable calvaire : ils auraient été poussés dans les escaliers, contraints de faire leurs besoins dans un seau, privés de douches quotidiennes, sous-alimentés et frappés.
« Elle ne savait pas nous coiffer, on avait des bêtes et du sable dans les cheveux, et elle ne nous lavait qu’à la piscine », rapportent-ils.
Si l’accusée reconnaît certains faits de violence lors de sa comparution au tribunal jeudi dernier, elle a mis en avant la difficulté de sa tâche face à des enfants en grande difficulté.
« Le plus jeune n’avait pas le droit de côtoyer les autres enfants à l’école à cause de ses fréquentes crises de colère », s’est-elle défendue, soulignant également son manque de formation.
Cela n’a pas suffi à convaincre le procureur de la République, qui a rappelé que ces enfants avaient justement été placés pour échapper aux violences et en a appelé au bon sens, évoquant aussi les lourdes répercussions psychologiques qu’ils subiront.
La prévenue a été condamnée à huit mois de prison avec sursis et interdite d’exercer auprès d’enfants pendant trois ans. _S.N.K.
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