Un jeune saint-martinois a été condamné vendredi dernier par le tribunal de proximité de Saint-Martin à quatre ans de prison ferme pour avoir commis la bagatelle de six vols à main armée dans des restaurants et commerces de la partie française.
L’épopée du jeune braqueur a pris fin le mercredi 13 décembre dernier après son arrestation par les enquêteurs du groupe de répression du banditisme créé à Saint-Martin le 1er septembre 2022. C’est en retrouvant ses empreintes génétiques sur le tee-shirt d’une victime que G. C. né à Saint-Martin le 22 septembre 2004 a pu être identifié, son nom apparaissant déjà dans le fichier national des empreintes génétiques (FNAEG). Placé en garde à vue, ce dernier a finalement avoir reconnu être l’un des deux auteurs des vols à main armée commis entre le 12 août et 3 octobre 2023, son complice étant toujours recherché activement par les gendarmes (G.C. n’a pas voulu dévoiler la véritable identité de l’autre braqueur aux gendarmes, ndlr).
Toujours le même mode opératoire
La série impressionnante des braquages débute le 12 août dans une station-service bien connue de Sandy Ground. G.C. et son acolyte décident d’abord de changer de vêtements avant de commettre leurs méfaits. Son complice gare sa voiture non loin de l’école primaire de Sandy Ground et demande à G.C. de prendre son scooter. Les deux malfaiteurs se dirigent ensuite vers la station-service vers 13 heures. Leur plan est minutieusement préparé. Sous la menace d’une arme (un Glock 45, ndlr), ils braquent le personnel puis s’emparent de la caisse pour un montant total estimé à 800 euros. Une fois le braquage terminé, les deux bandits se séparent. G.C. reçoit 200 euros des mains de son complice pour « service rendu ».
Le deuxième braquage intervient le 19 septembre 2023 aux alentours de 20h30. Les deux malfaiteurs remettent le couvert dans une supérette chinoise située rue de Hollande. Là encore, ils s’emparent de la caisse après avoir menacé le fils du patron avec une arme à feu. Le préjudice est estimé à 1000 euros.
S’en suit une nouvelle série de braquages à main armée quelques jours plus tard. Tout d’abord le 28 septembre à 21h55 dans une pizzéria de Concordia. Sous la menace d’un pistolet pointé en sa direction, la gérante des lieux remet le contenu de la caisse à ses agresseurs, soit 425 euros.
Le lendemain (21h30), c’est un restaurant de Sandy Ground qui est la cible des braqueurs fous. L’un d’entre eux pointe son arme sur la poitrine du propriétaire des lieux. Ce dernier avouera aux enquêteurs avoir eu « la peur de sa vie ce soir-là. Jai cru que je vivais mes derniers instants ». Les deux individus menaçants dépouillent leur victime et repartent avec la somme de 900 euros et un iPhone.
Enfin, le 3 octobre (11h35) en l’espace de dix minutes, trois supérettes chinoises à Sandy Ground sont le théâtre de nouveaux braquages commis par le duo infernal. Ils repartent avec 200 euros en poche.
Noël derrière les barreaux
Après l’énoncé des faits par la présidente du tribunal, Françoise Mariaux, G.C. explique à la barre avoir agi de la sorte pour « subvenir à ses besoins ». Il exprime un sentiment de remords et présente ses excuses aux victimes pour tout le mal qu’il a pu leur faire. Il dit enfin vouloir mettre fin à cette vie de délinquant et repartir dans le droit chemin.
Ses déclarations sont loin de convaincre la procureure de la République qui considère les faits commis par le prévenu d’une extrême gravité. « Nombreuses sont les victimes qui ont assisté à des scènes violentes. C’est inacceptable de se comporter ainsi en société ». Elle requiert à l’encontre de G.C. quatre ans de prison ferme et l’interdiction de détenir des armes durant un délai de cinq ans.
Après en avoir délibéré, le tribunal suit les réquisitions du ministère public. G.C. est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés hormis un vol à main armée à Sandy Ground où il obtient la relaxe. Pour les six autres braquages, il est condamné à quatre ans de prison ferme avec mandat de dépôt. Concrètement, G.C. passera son 1er Noël en Guadeloupe derrière les barreaux. Le tribunal reçoit la constitution de partie civile. G.C. devra verser respectivement 800 et 500 euros aux titres de préjudice matériel et dommages et intérêts à deux des victimes.
A noter que G.C. devra répondre devant la justice pour quatre autres braquages commis en novembre dernier dans des commerces à Cole Bay. _AF
No comments