«Il est vrai que l’on retrouve des véhicules stationnés sur le bord de la route qui ont certainement subi les foudres d’Irma, et dont les propriétaires, faute d’assurance ou de moyens, attendent pour effectuer les réparations. Mais tant que ces véhicules ne sont pas déclarés épaves, ils appartiennent à quelqu’un. On ne peut pas s’arrêter sur la route et prendre des pièces dessus», a déclaré le vice-procureur en introduction de son réquisitoire.
Jeudi 14 février dernier, deux prévenus étaient convoqués devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin pour avoir prélevé, le 24 novembre dernier, deux rétroviseurs sur un véhicule garé depuis plusieurs mois sur le bord de la route à Oyster Pond.
Seul D.A, 36 ans, s’est présenté à la barre. Comme il l’a déjà expliqué aux gendarmes, il n’a fait que conduire J.L, 54 ans, à sa demande. Lors de leur interpellation en flagrance le soir des faits, D.A ouvre spontanément le coffre de sa voiture pour montrer les rétroviseurs volés. «Je suis conscient que les rétroviseurs étaient dans ma voiture mais je ne suis pas un voleur», réaffirme-t-il à l’audience. Il ajoute qu’il n’est pas mécano et qu’il a attendu J.L dans sa voiture.
Aux pieds de J.L, les gendarmes ont en revanche retrouvé le tournevis qui a servi à démonter les pièces en question. Les deux individus ont été placés en garde à vue et J.L s’est justifié en disant qu’il ne pensait pas commettre un vol puisque la voiture était selon lui une épave. D’ailleurs, elle était ouverte. Le propriétaire expliquera ne plus avoir les clés de son véhicule en panne, garé là depuis cinq mois suite à un problème de radiateur.
Si le casier judiciaire de D.A ne porte qu’une mention relative à des faits de recel suite à Irma, celui de J.L se déroule sur trois pages et énumère plusieurs condamnations pour vol, recel et travail dissimulé notamment.
Alors que le parquet avait requis 150 euros d’amende à l’encontre de D.A pour complicité de vol, le tribunal décide de le relaxer. Il suit toutefois les réquisitions du ministère public pour J.L et le condamne à trois mois de prison.
La semaine prochaine, le tribunal examinera l’affaire d’un ressortissant de Sint Maarten qui volait des pièces sur des voitures épaves en partie française, pour les revendre en partie hollandaise. Il a avoué plus d’une vingtaine de vols. L’enquête a révélé qu’il avait un réseau de trois cents contacts sur WhatsApp.
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