Il encourait jusqu’à sept ans de prison, le parquet en a requis deux avec mandat de dépôt et le tribunal a prononcé une peine d’un an d’emprisonnement à l’encontre d’un jeune saint-martinois (FRS) qui a lancé des cailloux sur un gendarme lors d’un run sauvage. Il a été jugé vendredi dernier par le tribunal correctionnel de Saint-Martin en comparution immédiate.
Les faits se sont produits dans la matinée du dimanche 7 avril dernier sur la route de Bellevue. Les gendarmes arrivent sur les lieux et voient un certain nombre de personnes debout sur le bas côté de la route dans l’attente d’assister à un run sauvage. Ils font un premier passage en véhicule et reviennent se garer vers l’entrée de Marigot. Ils descendent et tentent d’interpeller un individu dont le deux roues n’arrive pas à démarrer. «Cela ne plaît pas aux autres et il va y avoir une pluie de pierre et la situation dégénère», rapporte la présidente du tribunal correctionnel en lisant le procès-verbal des gendarmes. FRS explique lui que les militaires ont « attaqué » le jeune ce qui l’a rendu «up set», ce qui l’a énervé. «Et spontanément il a imité les autres en jetant des pierres », précise son avocate.
Le jeune prévenu a essayé de nier certains faits, notamment celui d’avoir lancé à deux reprises des projectiles. «Mais les gendarmes étaient équipés de caméras et ont filmé la scène», précise la juges. Sur le film qui a été diffusé à l’audience, on voit FRS se diriger sur un scooter vers les gendarmes, en descendre pour prendre une pierre, la lancer et repartir. Puis on le voit revenir, à pied cette fois, se saisir à nouveau d’une pierre et la lancer vers les militaires. L’un d’eux est blessé à la tête et aura un arrêt de travail de deux jours. Il s’est constitué partie civile.
« Un signal fort » envoyé
FRS tente de se défendre en disant qu’on ne voit pas que c’est « sa » pierre qui a atteint la tête du gendarme. Il avoue ne pas savoir pourquoi il a fait ça, «je n’ai pas réfléchi». En regardant la victime, il s’est excusé. Son avocate fait en outre remarquer que son client s’est présenté de lui-même à la gendarmerie «une fois l’énervement redescendu ». «Il est le seul à être allé à la gendarmerie», souligne-t-elle. FRS a aussi commencé à suivre des leçons de conduite mais les a arrêtées par manque d’argent.
Le vice-procureur s’est montré très sévère et souhaite envoyer «un signal fort». FRS a commis des violences avec trois circonstances aggravantes (en réunion, avec l’usage d’une arme en l’occurrence des pierres et sur un gendarme) mais a aussi conduit un scooter de 500 cm3 sans permis. «Le prévenu a déjà été condamné à deux reprises pour des conduites sans permis, la réponse pénale doit être immédiate», convient-il en rappelant que l’un des jeunes qui s’est tué lundi dernier dans un accident de la route à Quartier d’Orléans avait aussi été condamné pour conduite sans permis.
«Les gendarmes sont en mission ici pour servir la France mais aussi les Saint-Martinois», insiste-t-il. Et d’évoquer le gendarme Klein décédé en 2006 au même endroit après avoir été renversé par une moto. «Les gendarmes n’attaquaient pas un jeune, ils interpellaient quelqu’un qui avait commis une infraction, il était en train de rouler sans casque avec un pétard. Les jeunes ont des comportements débiles, irresponsables et super dangereux», commente le vice-procureur qui a aussi demandé un mandat de dépôt.
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné FRS à un an de prison, une interdiction de conduire tout véhicule moteur même ceux qui ne nécessitent pas de permis durant six mois ainsi qu’à deux contraventions de 100 euros chacune. Il a aussi ordonné la confiscation du scooter.
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