« Engagement tenu: je suis là ! » Tels ont été les premiers mots prononcés par le Chef de l’Etat, au pied du Falcon, qui a atterri, samedi dernier, à 14 heures pétantes à l’aéroport de Grand-Case. Emmanuel Macron s’était en effet engagé à revenir auprès de la population saint-martinoise, un an après le passage du monstre Irma, afin de vérifier l’état d’avancement des travaux de reconstruction. Et pour le président de la République, « on est loin du compte ! »
Le ton est donné ! Accompagné d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé, Annick Girardin, ministre des Outre-Mer, Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires et Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Emmanuel Macron prend la direction de Quartier d’Orléans, l’un des quartiers les plus touchés par Irma et qui peine encore à se reconstruire à l’heure d’aujourd’hui.
Après une première halte à la Maison de Services au Public (MSAP), inaugurée le 24 septembre dernier, le Chef de l’Etat fait rapidement voler en éclats le protocole de sa visite qui lui avait été organisée en s’offrant un interminable bain de foule auprès des autochtones, excédés de leurs conditions de vie actuelles. Emmanuel Macron est à l’écoute du mécontentement des habitants et prend alors la décision, surprenant par la même ses ministres et surtout sa garde rapprochée, de « s’inviter » dans l’intimité de plusieurs famille résidant dans des logements sociaux. Quelques minutes plus tard, lors d’un point presse improvisé en présence des médias nationaux et locaux, le Chef de l’Etat n’hésite pas à pointer du doigt les manquements de certains bailleurs sociaux de l’île. « Je suis en colère. Ce que je viens de voir me scandalise ! C’est inacceptable ce qu’on voit là, il y a des bailleurs sociaux, des grands acteurs économiques, qui louent 500 ou 600 euros des appartements où depuis un an, les toits n’ont toujours pas été refaits ! », note le Président avant d’enfoncer le clou : « Saint-Martin est une île dans laquelle il y a eu trop de connivence, trop d’ententes, parfois même de la corruption, il est grand temps que cela cesse. On va mettre plus de contrôles parce que je ne peux pas accepter ce que j’ai vu aujourd’hui (ndlr : samedi 29 septembre à QO).
Etablissements scolaires où la lenteur des travaux…
D’autres sujets brûlants ont été abordés avec le Chef de l’Etat, notamment celui de la lenteur de la reconstruction des écoles: « Ce sont toujours les enfants qui sont pénalisés. Ce sont vos enfants de la République. Vous parlez de chômage, mais là ce sont des bombes à retardement qu’on est en train de mettre en échec scolaire », peste une parent d’élève. De là, Emmanuel Macron reprend la main ou plutôt la parole et tente de se justifier en déclarant : « L’État a fait plus que ses compétences pour Saint-Martin. L’Etat depuis un an a mis 500 millions d’euros pour accompagner la collectivité, c’est beaucoup. Mais je ne peux pas fouler aux pieds le choix institutionnel des Saint-Martinois». L’île dispose en effet d’une grande autonomie, en particulier en matière scolaire et de marchés publics. « Toutes les écoles n’ont pas rouvert suffisamment vite, parce que les travaux n’ont pas été faits et qu’on a préféré réaliser des travaux ailleurs, ce n’est pas acceptable », a-t-il dit, promettant de « mettre encore la pression sur la collectivité ».
Les bailleurs sociaux dans l’œil du cyclone…
Avant de rejoindre hier midi l’île sœur de Saint-Barth, Emmanuel Macron a de nouveau exprimé toute sa colère face à la lenteur de la reconstruction, lors d’une conférence de presse organisée à la Baie Orientale.
Le président de la République a tout particulièrement ciblé les bailleurs sociaux. Selon lui, les professionnels n’ont pas pris leurs responsabilités en n’effectuant pas les travaux nécessaires malgré les fonds débloqués par l’État: « c’est inacceptable ». En clair, il leur a donné jusqu’à la fin de l’année pour régler la situation ! « Je demande à tous les bailleurs sociaux de réaliser des travaux avant le 31 décembre 2018, s’ils ne sont pas achevés à cette date, une procédure pénale sera lancée», a averti le président de la République, précisant qu’ils seraient alors considérés comme des « marchands de sommeil ».
L’ultimatum est lancé !_AF
langage de vérité , il était temps de mettre un terme à ces corrupteurs nantis et avides d’argent , ces vieux démons de la mairie et de la Semsamar …aujourd’hui retirés mais toujours dans les affaires ,poursuivis mais pas encore condamnés
Lamentable de voir un peuple qui a voté l’article 74 incapable de résoudre ses problèmes internes. Quelle honte Macron nous a mise !
La meilleure chose qui pourrait arriver à Saint-Martin c’est qu’on ne doive compter que sur nous-même, peut-être qu’alors enfin on se retrousserait les manches, on prendrait conscience que notre île c’est notre bateau et que ce que fait l’autre nous concerne aussi : dénoncer la corruption quand on en est témoin, la refuser quand on peut en bénéficier, dénoncer les personnes payées à ne rien faire.
Arrêtons de rejeter la faute sur l’autre : c’est à cause de l’état, c’est à cause de la collectivité, c’est à cause des élus précédents, c’est à cause… de tout le monde sauf moi.
Que Irma soit l’année zéro d’une prise de conscience que les mentalités de notre petit île doivent changer.