Dans les jours qui ont suivi Irma et les terribles images de Saint-Martin diffusées à la télévision et sur internet, un vaste réseau d’entraide s’est mis en place pour nous venir en aide. Spontanément, des particuliers, des familles, des associations et des collectivités se sont mobilisés, ont mobilisé leurs proches et ont fait preuve de la plus grande générosité.
S’il fallait retenir un bon souvenir lié à la catastrophe nommée Irma, ce serait bien celui de la solidarité. La solidarité entre les Saint-Martinois, mais aussi l’immense élan de solidarité venu des îles de la Caraïbes et de métropole. Pour la métropole, la Maison de Saint-Martin à Paris a fait le relais entre les nombreux donateurs et l’acheminement de leurs dons à Saint-Martin.
Pour la vice-présidente Annick Pétrus, il y a eu trois types de dons
“Il y a eu trois types de dons,” explique Annick Petrus, troisième vice-présidente de la Collectivité, en charge du Pôle solidarité et familles, de la formation et de l’éducation.
Le premier est arrivé par conteneurs, remplis d’aliments, d’eau, de produits d’hygiène, de vêtements, de chaussures et autres objets essentiels, pour tous les âges. Ces dons sont partis de Guadeloupe, de Martinique et de toute la France métropolitaine. “On a vraiment été soutenu,” souligne l’élue, en précisant que ces dons étaient de qualité, avec des vêtements et des chaussures neufs et des aliments de bonne marque.
Le second type de dons a consisté en virements bancaires sur un compte ouvert pour l’occasion par la Collectivité, et géré par le trésorier-payeur. 868 000 euros ont ainsi été envoyés par des collectivités – communes, conseils généraux et régionaux – mais aussi par des associations et des particuliers.
Les trois principaux donateurs ont été la Fondation EDF et les deux associations des maires de la Guadeloupe et de la Martinique. Sans oublier de grandes communes françaises ayant voté des dons conséquents.
Quant au dernier type de dons, La Sécurité civile en est à l’origine, en faisant cadeau à la Collectivité, lors de son départ de l’île, de tout l’important stock qu’elle n’avait pas encore distribué, constitué de nourriture, d’eau et de vêtements.
Ces trois types de dons ne prennent pas en compte les dons collectés par la Fondation de France (FDF) qui s’élèvent à 12 millions d’euros pour Saint-Martin et qui sont directement gérés par la Fondation. Le Président Gibbs a rencontré à plusieurs reprises les responsables de la FDF, afin de s’assurer que ces fonds soient en priorité octroyés à des associations saint-martinoises agissant concrètement pour le bien public.
Comment les dons ont-ils été distribués ?
Les premiers dons en nature ont été distribués dans les semaines après le cyclone au public qui en avait le plus besoin, par l’intermédiaire du Pôle solidarité et familles et des associations de quartier.
A moins que le donateur ait indiqué à quel emploi son don était destiné, comme cela a été le cas pour la reconstruction de l’EHPAD Bethany Home, les 868 000 euros de dons en espèces n’ont pas encore été dépensés. Ils seront utilisés en complément des 5 millions d’euros mobilisés par la Collectivité pour réparer les toitures des personnes les plus défavorisées (familles avec enfants en bas-âge, personnes âgées, handicapées) et ne bénéficiant pas d’une assurance multi risques habitation.
Quant au stock mis à disposition par la Sécurité civile et stocké chez Frigodom, à Galisbay, il continue d’être distribué de manière ciblée à un public identifié par une quinzaine d’associations de quartier, comme Le manteau de Saint-Martin ou Sandy Ground on the move.
“De nombreuses personnes sont dans une grande détresse depuis Irma,” nous confie Annick Petrus, “de nouveaux pauvres, des gens qui n’auraient jamais imaginé devoir demander l’aide publique dans leur vie, des personnes qui n’ont plus d’économie, plus de ressources, qui ont terminé leur chômage partiel ou perdu leur emploi. Alors on leur donne de quoi se vêtir et de quoi manger”.
Ce même stock nourrit les 38 personnes démunies et sans abri encore accueillies à l’école Nina Duverly et qui n’ont pas encore trouvé de solution pour se reloger. Elles étaient 130 au lendemain d’Irma. La Collectivité a aidé certaines familles à quitter l’île, si elles étaient attendues ailleurs, comme c’est le cas actuellement pour une maman et ses trois jeunes enfants, qui vont rejoindre des proches en métropole dans les jours qui viennent.
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