Depuis le début de l’année, les faits de délinquance sont en baisse en partie française par rapport à 2019. Cela s’explique principalement par la fermeture de la frontière et le confinement durant plusieurs semaines. Néanmoins, certains faits comme les atteintes aux biens et aux personnes (violences conjugales, cambriolages, etc.) sont en hausse.
«Depuis la mi-octobre une recrudescence de faits de violence est constatée», précisément des vols à main armée et des cambriolages, déclare Stephan Basso, le commandant de gendarmerie, chef d’escadron à Saint-Martin. Des actes violents qui n’étaient plus commis depuis plusieurs mois, voire années, commencent à l’être de nouveau. Ces dernières semaines un certain nombre de commerces en ont été victimes : supérette, restaurant, bureau de change, magasin de téléphonie, pharmacie, magasin de sport, supermarché. Au niveau du choix de la cible, une évolution semble aussi se dessiner. «Avant étaient principalement visées les supérettes dites chinoises, aujourd’hui ce n’est plus le cas», commente le commandant.
Ces petits commerces de proximité n’ayant plus autant de liquidités, les malfaiteurs s’attaquent à d’autres. Même s’il s’agit de commerces de son quartier. Cela a été constaté à Sandy Ground, deux jeunes y ont récemment commis une dizaine de vols. De plus, à l’approche des fêtes de fin d’année, ils cherchent à revendre des produits pour se faire de l’argent, aussi cambriolent-ils des magasins type pharmacie (produits cosmétiques) ou autres (sport, etc.). C’est l’une des conséquences de la crise sanitaire. Il y a moins de travail, donc moins d’argent. Donc il faut trouver des moyens pour en gagner.
Autres constats dressés par les gendarmes, l’équipement des auteurs et leur comportement. «Ils ont des armes de poing mais aussi des armes longues, type fusil, ce qui n’était pas le cas avant», note Stephan Basso en faisant référence au binôme qui a récemment commis un braquage à Agrément.
Poursuivis par les gendarmes, les individus leur ont tiré dessus, une attitude extrêmement rare mais qui laisse supposer qu’ils peuvent être davantage déterminés.
Pour rappel, les gendarmes alertés de la commission d’un braquage et de la direction prise par les auteurs en voiture, ont mis en place un barrage au niveau du rond-point d’Hope Estate. Là, l’un des auteurs sort une arme et la pointe sur les gendarmes qui ripostent immédiatement en tirant.
Les individus parviennent à franchir le barrage et se dirigent vers Quartier d’Orléans, toujours poursuivis par les gendarmes. A Quartier, les individus tirent sur les gendarmes sans les toucher. «Il n’y a eu aucun blessé, seulement des dommages collatéraux, avec des impacts de balles sur les véhiculés garés sur le côté», souligne le commandant. Les deux auteurs n’ont pas été arrêtés, seule leur voiture a été retrouvée. L’enquête se poursuit.
Stephan Basso appelle ainsi les commerçants à être prudents et à prendre «des mesures passives » pour se protéger, comme l’installation d’une alarme, de caméras de surveillance. Ils ont aussi la possibilité d’être conseillés par le référent sûreté. Un référent sûreté est un gendarme qui a suivi une formation spécifique lui permettant d’analyser des situations de délinquance et d’apporter des réponses concrètes. Il a aussi une connaissance des enquêtes judiciaires et des modes opératoires, il suit l’évolution des actes de malveillance sur le territoire et est ainsi à même d’apporter des conseils. A la demande des commerçants, il se déplace. Il peut être contacté via le 17 ou par email cptm.comgendgp@gendarmerie.interieur.gouv.fr.
Le dispositif vigicommerce mis en place en 2018 en partenariat avec la CCISM existe toujours. Il est toutefois en cours de révision pour être plus efficace. La CCISM communiquera prochainement sur les améliorations.
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